Répartition modale des déplacements

La répartition modale est un élément fondamental dans l’analyse des mobilités des individus pour comprendre leurs pratiques spatiales. Au-delà des besoins de données pour le dimensionnement de l’offre de transport, il est important de déterminer si les besoins des populations touristiques sont similaires à ceux des résidents. La domination supposée de l’automobile sur le territoire est renforcée par une offre en transports en commun relativement limitée en dehors des agglomérations d’Ajaccio et de Bastia. De plus, les problématiques de congestion automobile aux abords des principaux ports de l’île mettent en avant des problématiques récurrentes liées aux ferrys qui chaque jour « déversent » des centaines de véhicules sur un réseau qui n’a pas été dimensionné pour cela.

Chargement de EPE : Parts modales en période estivale...

 +97% d'augmentation du nombre de déplacements en modes motorisés en période estivale par rapport à la période "normale' (source EDVM)

 +41% d'augmentation du nombre de déplacements pour les seuls conducteurs de voiture en période estivale par rapport à la période "normale' (source EDVM)

Chargement de EPE : Part modale des résidents en période estivale...

Pour les résidents et en comparaison avec une période "normale" (source EDVM), on remarque une forte similitude dans les pratiques modales des déplacements :  69% de déplacements en modes motorisés en période "normale" contre 67% en période estivales, 28% de déplacements en modes actifs en période "normale" contre 32% en période estivales, 3% de déplacements en modes collectifs en période "normale" contre moins de 1% en période estivales. L'EDVM avait mis en évidence qu'un grande part des déplacements en mode collectif était du aux déplacements domicile↔écoles ou domicile↔études, ces motifs de déplacement n'existent pas en période estivale.

Chargement de EPE : Part modale pour les touristes...

En période estivale, avec 60% le mode motorisé est le mode de déplacement majoritaire pour les touristes. Les modes actifs  représentent 39% des déplacements, ce taux est nettement supérieur à celui des résidents 32%.

L'analyse fine des modes motorisés met en évidence une particularité chez la population de touriste, en effet la part de "voiture passager" est de19% contre seulement 11% pour les résidents. Cela s'explique assez naturellement par le fait qu'en vacances les déplacements se font plus souvent en groupe.

Chargement de EPE : Part modale selon l'origine géographique de résidence...

La figure précédente met en évidence une domination nette de la voiture. Elle est certes majoritaire, mais la marche est également très fortement utilisée dans la mobilité quotidienne de l’ensemble des populations, notamment touristiques. Cet équilibre peut notamment s’expliquer par une certaine contrainte de mobilité d’une partie des touristes arrivés sans voiture et qui se contentent de déplacements locaux pour leurs activités (camping-plage, camping-commerces, etc.). De plus, il est difficile ici de mesurer l’usage des transports en commun à titre de navettes d’arrivée ou départ (jonctions avec les ports/aéroports pour arriver au lieu de résidence), amenant probablement à une sous-évaluation de leur utilisation.  

La part modale des transports en commun reste d’ailleurs extrêmement faible (inférieure à 1 %). Ce constat est tout de même à relativiser étant donné l’offre limitée en dehors des agglomérations d’Ajaccio et Bastia. Pour rappel, ces données concernent en effet l’ensemble de la Corse.  

Le recours fort à la marche ne doit pas non plus être vu comme une pratique prenant réellement une part de marché sur la voiture. L’une des hypothèses de travail est que cette pratique est un « trompe-l’œil » généré par la structure des chaînes de déplacements (succession de plusieurs déplacements avant de retourner au domicile) pour les touristes. L’idée serait que la voiture serait employée comme le mode de locomotion principal pour amener les individus sur une zone précise (secteur touristique) qui, une fois stationnés, poursuivraient leurs activités à pied avant de rentrer en fin de journée au lieu d’hébergement. Ce type de structure des chaînes de déplacements spécifiques à des activités de loisirs notamment récréatives devra être étudié dans un cadre spécifique d’analyse des chaînes de déplacements.

Une distinction se dessine entre les touristes français et les touristes étrangers sur la part modale en deux roue motorisés, alors que ce mode regroupe moins de 1% chez les touristes français, sa part modales est de prés de 5,5% pour les touristes étrangers. En constat similaire peut être fait sur la part modale du vélo.

 

Analyse des modes de déplacements selon la période

Chargement de EPE : Nombre de déplacements quotidiens en fonction des modes et de la période d'enquête...

Parts modales des déplacements en fonction du grand secteur d'enquête

Chargement de EPE : Nombre de déplacements quotidiens en fonction des modes et du secteur d'enquête...

La situation en fonction des secteurs de collecte met une fois encore en évidence une situation singulière sur le secteur Bastia/Plaine Orientale avec un recours nettement plus fort à la voiture au détriment de la marche à pied qui est employée pour moins du quart des déplacements. En croisant ces données avec les éléments relevés précédemment, nous constatons que les comportements des résidents et des touristes sont très orientés sur des déplacements de portée moyenne/longue avec donc, un usage largement privilégié de l’automobile. 

Profil journalier en fonction des modes de déplacements

La figure suivante donne l'évolution horaire des déplacements en fonction des modes de déplacements.

Chargement de EPE : Profil horaire des déplacements en fonction des modes et selon l'origine géographique...