Les dynamiques urbaines

Les analyses d’Enquêtes Ménages réalisées en France ont toutes fait l’objet d’analyses sur les déplacements mais se sont rarement intéressées à la localisation spatiale et temporelle des personnes et des voitures. Les pulsations urbaines constituent donc une analyse originale de ces enquêtes, permettant de mieux appréhender le fonctionnement d’un territoire, et notamment l’interaction entre urbanisme et déplacements. L’étude des pulsations urbaines est le fruit d’un travail coopératif entre le CEREMA, le CETE de Lyon et l’Université Lumière Lyon 2.

observer les rythmes de la ville

Les usages de la ville étant de plus en plus complexes, les techniciens de l’urbanisme cherchent aujourd’hui à s’appuyer sur de nouvelles manières de lire le territoire, en lien avec le numérique. L’évolution vers des formes de représentation dynamiques apporte ainsi un regard renouvelé sur des outils "historiques" d’observation, tels que l’Enquête Ménages Déplacements, leur permettant de mieux rendre compte des bouleversements dans les usages du territoire.

En effet, nos modes de vie en profonde mutation réinterrogent des rythmes sociaux de plus en plus individualisés, diversifiés et accélérés : l’organisation quotidienne des individus est impactée par des situations familiales plus complexes, par des temps de loisirs qui s’étendent et des temps de travail de plus en plus décalés par le numérique. Ainsi, les usages induits par le numérique contribuent à séparer l’activité de son lieu et inculquent le culte de l’immédiateté à un individu plus flexible, disponible et réactif.

Ces transformations questionnent à la fois la temporalité et la spatialité des activités effectuées par les habitants. À celles-ci, s’ajoutent des dysfonctionnements métropolitains qui influent sur la qualité de vie et l’attractivité des territoires. La hausse du couple distance-coût des déplacements, liée à l’étalement urbain, au coût du logement et de l’énergie, met à mal le modèle de "ville automobile" et fait de la mobilité un facteur discriminant. D’autre part, la croissance démographique provoque une saturation des réseaux de transports, dans un contexte financier qui rend difficile la création de nouvelles infrastructures.

Le temps n’est ainsi plus le même pour tous et représente un vecteur d’inégalités, tout autant qu’il devient un important levier d’action pour les politiques publiques.

Il importe donc de trouver des moyens d’observer le temps, pour comprendre à la fois la manière dont il structure le territoire en raison d’importants "marqueurs temporels", et comment l’aménagement urbain l’impacte par les choix de localisation des individus et des activités.

L’Enquête Ménages Déplacements, par son regard sur les "pulsations urbaines", permet l’observation non plus des déplacements des personnes, mais celle de leur emploi du temps : où sont-elles et que font-elles ? Cette approche offre un regard approfondi sur les rythmes de la ville, le fonctionnement dynamique et l’attractivité des territoires à l’échelle d’une journée. Au final, c’est une lecture du fonctionnement métropolitain qui est ainsi proposée.

Source aua/Toulouse

L'illustration présente donne une représentation de l'Enquête Ménages :

  • avec le point de vue des déplacements (en haut),
  • avec le point de vue des pulsations urbaines (en bas)
Pulsations

Cette approche ne s’intéresse donc pas aux déplacements mais aux personnes. Elle permet de savoir :

  •  Qui est présent dans les différents secteurs du territoire,
  •  Quelles activités sont pratiquées, où, quand et sur quelle durée,
  •  Quelles sont les évolutions au cours de la journée.

Ces thèmes sont développés dans les deux chapitres suivants.